TECHNIQUE DU PEUPLE ANNAMITE – Comment fut découverte et intitulée cette collecion?

1.1 Comment fut découverte et intitulée cette collecion?

     1.1.1 A Hanoi, capitale du pays, depuis les années 1950 -1960, certains peintres connus et  expérimentés tels Nguyễn Đỗ Cung, Trần Văn Cẩn… et certains jeunes chercheurs ont commencé à s’intéresser à un certain nombre d’ estampes par gravures sur bois qui semblent faire partie d’une même collection datant du début du XXe siècle et  se sont posé le problème de les étudier. Plus tard, des instituts de recherche comme l’Institut d’Histoire, L’Institut des Beaux-Arts, l’Institut d’Encyclopédie, l’Institut des Études sud-est asiatiques, l’Institut des Études chinoises et sino-vietnamiennes, l’Institut linguistique… sont aussi entrés en contact avec cette collection.

      A Saigon d’autrefois, peut-être vers les années 1960, l’Institut d’Archéologie et plusieurs chercheurs connaissaient aussi cette collection originale et cherchaient à en savoir plus, surtout lorsque dans les années 1970 apparurent un certain nombre d’estampes intitulées: “Estampes vietnamiennes du début du XXe siècle”. (1)

     1.1.2 A Paris, en avril 1978, la revue  Études sociologiques (Paris) a publié un article intitulé “L’art folklorique à travers 650 estampes par gravures sur bois nouvellement redécouvertes“. (2)

     Deux mois plus tard, une exposition fut organisée à la Maison de la Culture de Bourges (France) avec un thème annoncé à grosses lettres: “Peintres paysans du VN”. (3)

1.1.3 Après la publication de cet article et l’organisation de cette exposition, un certain nombre de journaux et revues des Vietnamiens d’outre-mer continuent à présenter cette collection et la revue Études artistiques de Hanoi a aussi reproduit cet article (no d’avril/78).

     En 1985, la revue Connaissances encyclopédiques de L’Institut d’Encyclopédie du Comité vietnamien des Sciences sociales a présenté 351 estampes sous le gros titre: “Encyclopédie en images – extraite de l’Encyclopédie sur la culture matérielle vietnamienne – réalisées par des artistes anonymes du début du XXe siècle” (4).

     Récemment,  le numéro de Printemps de l’année du Dragon  de la revue Terre vietnamienne de l’Association des Vietnamiens établis au Canada a utilisé 8 de ces estampes pour illustrer des articles sur le Tết (Nouvel-an lunaire) avec l’annotation: “Estampes du XIXe siècle nouvellement trouvées” et actuellement, un certain nombre d’autres revues veulent aussi exploiter cette source documentaire…

     En outre, nous retrouvons encore 2 estampes représentant des buffles et sélectionnées dans la collection susdite pour être reproduites dans une revue sous le titre: “Le buffle insouciant dans l’art pictural et plastique(5)

Notamment, dans un livre traitant de culture nationale (6) se trouvent 30 images d’illustration parmi lesquelles 26 imitent celles de la collection.

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(1) NGUYỄN KHẮC NGỮ – ” Estampes vietnamiennes du début du XXe siècle” – Revue  Expression , numéros 1 – 10, 1970.

(2) PHẠM NGỌC TUẤN – Art folklorique à travers 650 estampes par gravures sur bois nouvellement redécouvertes – Revue  Études sociologiques, Paris, no 4/78.

(3) PHẠM NGỌC TUẤN – Peintres paysans du Vietnam – Exposition à la Maison de la Culture de Bourges (France) organisée conjointement par l’Association des Vietnamiens établis en France et le Musée de l’Homme – du 10 juin 1978 au 30 juillet 1978.

(4) Dans les numéros 3, 4, 5 /1985 et dans le numéro 1 d’octobre 1985 (en suppléments spéciaux).

(5) NGUYỄN QUÂN – Le buffle insouciant dans l’art pictural et plastique – Revue  Littéraire vietnamienne, numéro du Tết du Buffle 1985 – page 12

(6) NGUYỄN THỤ – Illustrations pour l’ouvrage Poésie populaire du Vietnam – Le   somptueux palais de la culture nationale (tome 4) rédigé par Nguyễn Tấn Long et Phan Canh – édité par  Sống Mới (Vie Nouvelle) en 1971 à Saigon.

1.1.4 A première vue, nous remarquons que ces documents , bien qu’ils aient déjà été présentés au public à divers moments et en divers endroits, ne l’ont jamais été de façon exhaustive et systématique, d’où naissent des questions auxquelles il faut répondre:

     a. Serait-il possible qu’après une longue période – plus d’un demi-siècle – tombé dans l’oubli, le destin d’un grand trésor culturel du peuple vietnamien “a commencé à balloter – apparaissant puis disparaissant tour à tour – au gré du courant des évènements” de Hanoi (dans les années 1950) à Saigon (après 1954) pour ensuite “s’évanouir à jamais vers quelque horizon lointain” (Paris – après 1975)?

     b. Serait-ce une “nouvelle école picturale” – différente de celles du village de Hồ ou de la rue Hàng Trống – déjà si familières – ou serait-ce “un genre artistique” ou une “forme de recherches scientifiques” qui ne sont pas encore reconnus? Dans le cadre de cet humble ouvrage de présentation, peut-être ne faudrait-il pas nous engager trop profondément dans une étude intégrale de tous les aspects de la collection, mais nous contenter de “la décrire telle qu’elle est” tout en évitant de lui attribuer des “valeurs étrangères” et ce faisant, trahir inconsciemment son authentique valeur scientifique!

1.2 Enregistré comme sujet de recherches scientifiques et rendu officiellement public

     1.2.1 En avril 1984, nous avons officiellement demandé l’enregistrement d’une étude sur cette collection comme sujet de recherches scientifiques (1) sous la direction de la Faculté de Linguistique et de Civilisation vietnamiennes de l’Université de Hochiminh-Ville et avec l’aide de l’Association des Lettres et des Arts folkloriques et de l’Association vietnamienne des Artistes en art pictural et plastique. Nous avons présenté cette collection pour clarifier les problèmes susmentionnés au cours d’un colloque organisé à Hanoi le 13 juillet 1985.

     Par la suite, nous avons continué à présenter cet ouvrage en divers endroits (2) ainsi qu’à des Vietnamiens d’outre-mer revenus visiter leur patrie.

     (1) a. Les Professeurs BÙI KHÁNH THẾ (Professeur-Docteur en Linguistique), CHU XUÂN DIÊN (Professeur en Littérature folklorique), TRẦN CHÚT (Vice-doyen de la Faculté de Linguistique et Civilisation vietnamiennes de l’Université de Hochiminh-Ville nous ont conseillé sur la méthodologie).

          b. Messieurs ĐẶNG ĐỨC (Chercheur en caractères chinois et sino-vietnamiens), TRẦN MAI et HỒ NAM (Chercheurs en Culture vietnamienne) nous ont aidé dans les annotations.

          c. Les Professeurs HOÀNG NHƯ MAI (Professeur de littérature), LÊ ĐÌNH KỴ (Professeur en théories littéraires), TRẦN THANH ĐẠM et NGUYỄN LỘC (Professeurs de littérature), TRẦN THÁI ĐỈNH (Docteur en Philosophie), LÊ VĂN HẢO (Professeur-Docteur en Ethnologie) ont lu notre manuscrit et nous ont fait des suggestions.

        d. Messieurs VÕ SĨ KHẢI (Archéologue), NGUYỄN NGỌC BÁCH (M.S.), DƯƠNG NGỌC DŨNG (Professeur d’Anglais) ont corrigé l’ancienne version anglaise de cet ouvrage et la nouvelle version avec addenda a été revue et corrigée pour la dernière fois par le traducteur VŨ ANH TUẤN. La version française a été réalisée par Monsieur TRẦN THANH QUANG ( Professeur de Lettres et Civilisation françaises).

     (2)  a.  A Hanoi: l’Institut des Études chinoises et sino-vietnamiennes , l’Institut de Linguistique, la Faculté de vietnamien de l’Université de Hanoi.

          b. A Hochiminh-Ville: le Comité des Sciences sociales de Hochiminh-Ville, l’Association des Intellectuels patriotes, l’Association médicale, le Département d’Histoire de l’Université de HCM-Ville, le Mémorial des femmes sud-vietnamiennes, les Editions Jeunesse, la Permanence de représentation de l’Institut culturel, la 4e Conférence des pays socialistes sur les langues orientales organisée à HCM-Ville le 22 novembre 1986, la Bibliothèque générale des Sciences de HCM-Ville, le Studio des films éducatifs du Ministère de l’Education, le Conseil scientifique de la Faculté de linguistique et civilisation vietnamiennes de l’Université de HCM-Ville.

    1.2.2  En particulier, après la conférence du 22 novembre 1986, la presse a publié des articles sur la collection (1) et de nombreux spécialistes ont apprécié sa valeur sous plusieurs aspects:

     a. Cette Histoire par les images, quoique encore non-exhaustive, a cependant une grande valeur en ce qui concerne sa capacité de refléter la réalité, de révéler de nombreux aspects de la vie sociale vietnamienne à cette époque. Cette collection s’avère une contribution inestimable au trésor pictural traditionnel du pays (image 1).

     HOÀNG THAO – Une collection originale d’estampes – Journal du Peuple, numéro du 20 juillet 1985.

Image.1: PETIT GARDIEN DE BUFFLE
(
dessineù d’aprèsune statuette en terre cuite)

b. Les estampes, belles et vivantes, sont réalisées avec un art pictural consommé et surtout la technique de gravure est très proche de celle des écoles picturales folkloriques renommées du village Hồ et de la rue Hàng Trống (image 2).

     Dans les années 1950, les peintres Nguyễn Đỗ Cung et Trần Văn Cẩn ont vu cette collection d’estampes à Hanoi et récemment, le chercheur Nguyễn Mạnh Hùng en a présenté les exemplaires d’origine qui existent à Hochiminh-Ville.

     Réf: Plus de 4.000 estampes folkloriques du début du XXe siècle viennent d’être découvertes – Journal de l’Armée populaire, numéro du 20 juillet 1985.

Image.2: CARPE FOLÂTRANT AVEC LA LUNE
(Peinture folklorique vietnamienne)

     c. Jugeant de cette collection unique d’estampes folkloriques, le Professeur-Académicien Trần Văn Cẩn , Président de l’Association des artistes en art pictural et plastique, a déclaré:

Cette collection d’estampes folkloriques a une grande valeur artistique. Les anciens artistes ont réalisé de main de maýtre ces estampes débordantes de vie. De nos jours, en contemplant ces estampes, nous sentons comme si nous nous redécouvrons nous-mêmes (image 3) depuis les divers métiers jusqu’aux différents aspects de la vie culturelle et spirituelle dans la société. Rien qu’en la considérant sous l’aspect d’art pictural, cette magnifique collection nous apporte des leçons très utiles.

      Réf.: Une magnifique collection d’estampes – Nouvelles hebdomadaires, numéro du 20 juillet 1985.

Image.3: RAMPER À QUATRE PATTES À TRAVERS DES JAMBES ÉCARTÉES
(punition reùserveùe aux eùlèves ayant mal eùcrit un caractère chinois)

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(1) Comme l’Agence Vietnam Presse, le Journal du Peuple, le Journal de l’Armée populaire, les quotidiens Nouveau Hanoi et Saigon libéré, les revues Religion, Nouvelles hebdomadaires, Catholiques vietnamiens, Courrier du Vietnam, Jeunesse, Cinéma, le numéro spécial du Tet du Tigre (1986) de la revue Littérature, le mensuel Connaissances d’aujourd’hui, numéro de février 1988… (image 0).

d. Le Professeur d’Histoire Phan Huy Lê a observé :

“Ceci est une collection d’estampes historiques sur la vie d’autrefois de notre peuple, Plus de 4.000 estampes rassemblées forment une source de documentation extrêmement riche, variée et vivante nous permettant de connaýtre les us et coutumes ainsi que les croyances du peuple durant une époque révolue de l’histoire” (image 4)

Réf. : Une magnifique collection d’estampes – Nouvelles hebdomadaires,   numéro du 20 juillet 1985.

Image.4: TALISMAN
(pour eùcarter lesmauvais esprits, gueùrir les maladies et prote ùger le foyer)

     e.  ... “L’ensemble de la collection comprend plus de 4.000 estampes dessinées, gravées et imprimées à la main par nos anciens artistes vers les années 1908-1909 à Hanoi. Toutes les estampes sont accompagnées de légendes en chinois et  sino-vietnamien pour expliquer leurs sujets lesquels englobent des domaines d’activités variés comme la production, l’élevage (image 5), les cérémonies, les  coutumes, les loisirs et distractions du peuple au début du XXe siècle”.

     Présentation d’une collection d’estampes folkloriques du début du XXe siècle – Revue Nouveau Hanoi, numéro du 20 juillet 1985.

Image.5: ABATTAGE D’UN BUFFLE

    f. “Ces 4.000 et plus d’estampes sont comme une collection d’histoire en images concernant la vie passée de notre peuple, depuis  les divers métiers dans la société jusqu’aux activités physiques et spirituelles (image 6) , le tout reproduit par nos artistes populaires d’une façon extrêmement habile et succincte.”

     Colloque scientifique lors de la présentation publique d’une collection de plus de 4.000 estampes folkloriques – Journal Saigon libéré, numéro du 17 juillet 1985.

Image.6: CONCOURS DE CUISSON DU RIZ

     g. “Mais ce qui est peut-être le plus précieux est la valeur d’un ensemble de documents picturaux avec des annotations en chinois et sino-vietnamien (image 7) (1) lequel retranscrit de façon assez complète les activités du peuple au siècle précédent.

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(1) Singe tressé avec des herbes médicinales, accompagné d’annotations en chinois signifiant: “Au Tet Đoan Dương (5e jour du 5e mois lunaire), on utilise des feuilles de safran pour tresser l’ effigie de l’animal qui symbolise l’année en cours”. L’an Mậu Thân (1908) étant l’année du Singe, on tresse l’effigie d’un singe et on l’appelle Seigneur Singe. Par la suite, quand quelqu’un souffre de maux de ventre, ces feuilles serviront de médicamernts.

      Protéger les patrimoines culturels nationaux est un devoir des jeunes générations, car elles ont beaucoup de temps devant elles pour étudier toute une culture nationale passée

     HUỲNH DŨNG NHÂN – Jeunesse Dimanche, numéro 24/85, édition du 25 aout 1985.

Image.7: SINGE TRESSÉ AVEC DES HERBES MÉDICINALES
(année du Singe -1908- Les herbes médicinales, tressées à l’image d’un singe, sont
conservées à la maison et seront ensuite utilisées peu à peu comme remèdes).

 h. “Ceci est peut-être une trouvaille significative pour des domaines de recherche variés sur la culture populaire, sur l’ethnologie et la sociologie (image 8). De plus, cette collection de plus de 4.000 estampes reflète le talent des graveurs et dessinateurs de cette époque”.

     HỒ KIM – À propos de la collection de plus de 4.000 estampes folkloriques par gravures sur bois du début du XXe siècle – Revue Catholiques vietnamiens, numéro 32, édition du 11 juin 1985.

Image.8: LUTTE (statuette en terrecuite)

     i. … “Dans un esprit de confiance et de collaboration scientifique, Monsieur Hùng m’a fait voir tous ses documents, m’a fait part des résultats qu’il a obtenus après plusieurs années de recherche, de ce qui reste encore à étudier, de ses inquiétudes et de ses projets d’avenir. C’est au prix d’un labeur ardu et patient qu’il a pu comprendre et annoter plus de 4.000 estampes avec des légendes en sino-vietnamien ainsi que remettre à jour des vestiges linguistiques perticuliers au parler de Hải Hưng, terre natale des artistes auteurs de ces estampes. Cependant, plusieurs estampes ont un contenu assez énigmatique et il a du requérir l’aide de professeurs et de vieilles personnes originaires du Nord-Vietnam pour pouvoir en appréhender le sens (image 9).

ĐẶNG ĐỨC – Revue Littérature, numéros 5-6, édition du 1er février 1986. Tet du Tigre.

Image.9: RITE POUR INVITER L’ÂME DU DÉFUNT À INTÉGRER
LE CERCUEIL AVANT L’ENTERREMENT

     j. … “Ces estampes du début de ce XXe siècle, réalisées avec une technique consommée , reflètent la vie des Vietnamiens de cette époque. Beaucoup parmi elles ont une grande valeur scientifique, en particulier pour des recherches ethnologiques.” (image 10)

     4.000 estampes folkloriques collectionnées – Agence Vietnam Presse , 16/6/1985.

 k. “Des organismes culturels ont entrepris la confirmation de l’origine de ces estampes et de l’identité de leurs auteurs. On espère retrouver les exemplaires d’origine pour les publier en plusieurs tomes”.

     Une collection remarquable – Le Courrier du Vietnam – septembre 1985.

Image.10: CÉRÉMONIE DE FIANÇAILLES
(L’une des six cérémonies pour un mariage. Un domestique porte sur la
tête un plateau chargé de feuilles de bétel et de noix d’arec; le fiancé tient un
parapluie; la mère du fiancé porte en bandoulière son inséparable
chapeau plat à large bord)

     l. “Il faut encore un certain temps pour préparer la publication de cette collection d’estampes folkloriques vietnamiennes du début du XXe siècle car c’est un précieux patrimoine dans le riche trésor culturel de notre pays, et ce dans le but de préserver et de présenter une forme d’art pictural vietnamien au grand public national et d’outre-mer” (1).

Foulant les vagues déferlantes de ses pieds,
  Attrapant nombre de gros poissons dans son rets” (image 11)

      Le contenu de la collection d’estampes aborde plusieurs aspects de la vie sociale vietnamienne et ne se limite pas seulement au domaine technique.

     C’est une sorte de filet tressé en fil de chanvre, manié à la main, de forme carrée, ayant de 1,5m à 2m de côté, doté d’un manche long de trois ou 4 mètres, utilisé pour pêcher poissons et crevettes aux endroits où l’eau est profonde mais ne dépassant pas la tête (rivières, arroyos, étangs, lacs…). D’habitude, le pêcheur à rets porte à la taille un panier pour y mettre ses prises. Une autre sorte de rets, beaucoup plus grande, appelée rets-radeau, est installée à un emplacement fixe choisi à un endroit de la rivière où convergent deux branches et est dotée d’une hutte pour l’habitat et la surveillance sur place; il existe cependant des rets-radeaux déplaçables. Il y a aussi des rets à crevettes consistant en un simple carré d’étoffe pour pêcher les crevettes grandes ou petites.

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(1) Au cours du colloque, le Président du Comité central de la Fédération vietnamienne des Lettres et des Arts – le poète CÙ HUY CẬN – a écrit ce distique inspiré par l’estampe “Levant le rets”.

      Sur les 4.000 estampes, on en relève environ 1.000 qui ne sont que des dessins descriptifs et techniques de simples objets inanimés comme “une échelle, une lampe à huile (image 12), un mortier, un pilon, une scie, etc. Certains dessins sont très minutieux et de grande valeur graphique, riches en formes plastiques industrielles … susceptibles de fournir aux chercheurs de précieux documents visuels”

     MAI TRANG – … 4.000 estampes folkloriques du début du siècle – mensuel Religion septembre 1985.

Image.12: LAMPE À HUILE

   m. “De par le but choisi qui est d’illustrer une idée concrète ou de reproduire visuellement un aspect de la vie, certaines estampes descriptives sont empreintes de réalisme comme celle montrant une décapitation avec lancer de tête (image 13), une porcherie (image 14), une femme pissant ou un mendiant…”

Image.13: DÉCAPITATION AVEC LANCER DE TÊTE

     D’ordinaire, il n’y a aucun agriculteur qui ne songe à élever des porcs pour utiliser leur lisier comme engrais . Excepté quand on est trop pauvre et démuni, on doit posséder au moins une porcherie de 2 ou 3 mètres de côté en lamelles et troncs de bambou , recouverte de feuilles (voir image) . Les gens mieux lotis réservent une aile de leur demeure pour bâtir leur porcherie. Certains accolent la porcherie aux toilettes ou à la cuisine, construisent les murs en argile et enfoncent des piquets appelés «chẹm» tout autour pour empêcher les porcs de saccager la maison . Les gens aisés bâtissent des porcheries avec des murs en briques. Le sol de la porcherie est recouvert d’écorces de paddy, de foin ou de paille. Les porcs s’y couchent et y font leurs besoins . Quand cette couche s’est décomposée en fumier, on répand une nouvelle couche au-dessus. C’est donc là une “fabrique” et une réserve d’engrais organique, principal engrais des plaines. Quant aux régions de plateaux et de montagnes, les porcs y sont élevés en liberté, aussi n’y emploie-t-on que des engrais végétaux.

Image.14: PORCHERIE

     n. “Avec les énormes progrès scientifiques et techniques de notre époque, non seulement nous disposons d’encyclopédies imprimées, mais encore d’encyclopédies en images, en sons, en films et sur écrans d’ordinateur. Ici, nous parlons seulement d’une encyclopédie vietnamienne en images née au début de ce siècle…”

     LÊ VĂN HẢO – Un objet culturel rare et précieux dans le trésor culturel vietnamien, 4577 estampes dans une Encyclopédie en images réalisée par des artistes vietnamiens du début du XXe siècle – Journal Saigon libéré, éditions du 16 et du 17 juillet 1987.

     o.Dans la vie culturelle et artistique des années récentes, un évènement a suscité l’intérêt de nombreuses personnes, surtout dans le monde des arts, de la culture folklorique et dans certaines disciplines des sciences sociales : c’est le fait qu’un certain nombre d’organismes culturels, artistiques et de sciences sociales ont organisé la présentation au public d’une collection assez monumentale d’estampes par gravures sur bois, réalisées au début de ce siècle…”

      QUỐC ANH – Reconnaýtre la valeur d’une collection d’estampes du début du XXe siècle – Revue Études culturelles et artistiques – Ministère de la Culture- Numéro 2/1988 (page 48).